lundi 29 avril 2013

D'ici le 31 mai

Il reste une question à laquelle il va falloir que je réponde d'ici le 31 mai. Le problème c'est que je suis incapable de prendre ce genre de décision, qui implique de savoir un minimum prédire l'avenir et anticiper ses émotions, chose que naturellement je ne sais pas faire. La question est celle-ci : vais-je oui ou non demander les trois lycées avec internat auxquels j'ai envoyés mon dossier, ou est-ce que ces vœux finiront finalement en fin de liste ? J'ai peur de l'internat. D'avoir l'impression que ma vie est carrément mise entre parenthèse la semaine. De ne plus me sentir chez moi le week-end, quand je reverrai ma ville et ma famille, comme si ne passer qu'un jour et demi chez moi allait me donner l'impression d'être une étrangère. J'ai peur de souffrir sans mes parents, je ne suis pas sûre d'être prête à les quitter, même si je les revois le week-end, pour une expérience aussi difficile que la prépa j'ai besoin d'eux. J'ai peur aussi de ne pas bien m'entendre avec la / les personnes qui partageront ma chambre d'internat. Tout ça me terrifie. Mais d'un autre côté, ça pourrait aussi se transformer en belle expérience. Ce serait m'habituer à quitter ma ville et mes parents et me faire grandir. Ca me permettrait aussi de profiter de la bonne ambiance qui pourrait exister à l'internat, d'être souvent avec mes amis, de créer des liens plus forts, de travailler avec les autres. Après tout, les moments les plus merveilleux de ma vie je les ai passés en colonie (stages de musique pendant les vacances). Seulement on ne peut pas exactement dire que la prépa, c'est comme des vacances. Bref, l'hypokhâgne A/L vaut-elle vraiment le coup de faire le grand saut et d'oser s'en aller ? J'ai peur d'être trop fragile et de me mettre à vraiment, vraiment déprimer. Déjà quand je suis en vacances ma chambre me manque rapidement, mon environnement, ma stabilité. J'ai peur de m'embarquer dans une expérience difficile qui pourrait profondément me marquer et me changer (négativement). Mais c'est aussi possible que je loupe la plus belle expérience de ma vie en ne demandant pas ces trois prépa hors de ma ville. Il va donc me falloir résoudre ce dernier dilemme avant le 31 mai. Malheureusement, ça risque de finir sur un coup de tête, parce que je ne vois vraiment pas ce qui pourrait faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre puisque de toute évidence je ne peux rien prévoir de ce qui se passera l'année prochaine. 

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La première semaine de vacances est terminée. Ce qui signifie que si je respecte ce que j'ai prévu, il va falloir que je me remette à travailler, cette fois pour le bac. Dans une semaine, lundi et mardi, ce sont les oraux du bac d'espagnol et d'anglais. Etant donné que mes cours sont dans un bazar terrible, ça promet d'être très ennuyeux à préparer (l'immigration en première place des thèmes les plus chiants à réviser). Je compte aussi mettre cette semaine à profit pour réviser mes options, donc l'histoire-géographie en anglais (des larmes me viennent, j'en suis traumatisée d'avance) et la musique (un peu ennuyeux pour la partie théorique, mais bien plus captivant que l'histoire-géographie en anglais, et le côté pratique est vraiment sympa à préparer : se dire qu'on travaille un morceau dans un but précis, c'est stimulant). Je vais interpréter la folia de Marin-Marais au violoncelle, pour la mettre en lien avec la folia de Corelli. J'étais fière de mon idée parce que c'est pile dans le thème. Bon, c'est ce morceau qui m'a fait rater ma fin de deuxième cycle en violoncelle. Mais il est temps d'oublier le passé, voilà ! (Ce morceau est vraiment beau). Et, autre épreuve douloureuse, peut-être devrais-je commencer à réviser l'histoire et la géo pour le bac. 19 chapitres. J'ai une furieuse envie de pleurer.
Avec tout ça, vous comprendrez pourquoi j'attends les grandes vacances avec impatience. Mais avant tout, j'attends le 13 juin, pour savoir enfin où je serai l'année prochaine. Il n'y a pas moins patient que moi et cette attente est insoutenable, ça m'obsède, je veux savoir, même si je suis refusée en prépa. 
En attendant, le bac ne me motive pas le moins du monde et j'ai une flemme monstrueuse. Mais bon, vous me connaissez un peu mieux maintenant et vous savez que je suis toujours stressée, pour tout, même si l'enjeu est aussi ridicule qu'avoir une bonne mention histoire de faire plaisir à son amour propre. Je ne suis jamais tranquille, constamment stressée pour quelque chose, et c'est pour ça que j'aimerais que cela cesse et que les grandes vacances soient enfin là (avec le soleil, s'il vous plait). 

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J'ai fait du shopping. Ca faisait pas mal de temps que je n'en avais pas fait (j'adore avoir des nouveaux vêtements, mais je déteste faire les magasins pour les trouver, j'ai un peu trop tendance à ne rien aimer). J'ai acheté plusieurs hauts, un jeans et un peu de maquillage. J'étais toute contente de pouvoir changer un peu de vêtements, la nouveauté me manquait. Je fais aussi un petit régime. Enfin, disons seulement que j'ai enfin réussi à arrêter de grignoter. Comment ? Mes parents ont tout simplement arrêté d'acheter ce que je grignotais trop. Comme ça plus de tentation, et au final ça ne m'obsède pas autant que je le craignais. Ca enlève même un poids de savoir qu'il n'y a rien d'intéressant à grignoter entre les repas. Du coup, au lieu de passer mon temps à manger telle chose ou telle chose, je me contente de prendre une pomme au goûter. Je suis encore bien loin d'être obèse, mais il est temps que je perde les 2-3 kilos pris depuis janvier, et que je libère mon esprit de cette envie de toujours manger et de cette difficulté à résister à la tentation. Oscar Wilde, j'aurais bien suivi ton conseil : le meilleur moyen de se libérer d'une tentation est d'y céder, certes, mais ce n'est pas le plus raisonnable, alors arrêtons là les excès. 

mercredi 24 avril 2013

On est jamais mieux que chez soi

La colère, le stress, la faim, la douleur physique, l'angoisse, la tristesse... Je les ressens tous, un jour l'un, un jour l'autre, souvent un feu d'artifice qui les mélange et qui me transforme en bombe à retardement. Au début je ne dis rien, je me contente de garder un visage fermé et de ne plus dire un mot, ou seulement des bribes de phrases dépourvues de sens profond. Je suis la seule à vraiment m'en apercevoir, finalement. Que quand je me tais c'est qu'il y a un problème, qu'il vaudrait mieux me surveiller avant que mon pied tendu ne s'écrase violemment contre le mur, rapidement imité par l'autre Que quand on m'aperçoit commencer à serrer les dents tout en respirant plus intensément, mieux vaut garder un œil sur moi avant que des objets ne commencent à voler et à se heurter brutalement contre les murs, le sol ou bien le bureau. On ne remarque pas, dans ces moments-là, à quel point mes pensées enflammées se bousculent et à quel point des phrases acides brûlent de s'échapper - jusqu'à ce que les mots violents s'abattent sur le premier venu. Le voilà qui me jette un regard ahuri. "Qu'est-ce qu'elle a ?" pense-t-il. Oui, qu'est-ce qu'elle a pour que la colère soit venue balayer toutes les émotions les plus simples et les plus pures et que tout à coup l'espoir semble avoir disparu ? Pourquoi est-elle incapable de s'apaiser et pourquoi les fixe-t-elle d'un air aussi agacé ? Je ne sais pas. Ce n'est pas contrôlable. Et puis finalement, c'est au tour de mes amis d'être victimes de ma colère. Elle se transmet par mon regard, mes mots, le ton de ma voix, le clavier de mon portable, tout ce qui fait du sens. Elle finit enfin par disparaître, laissant place au vide et à la culpabilité. "Je vais les perdre. Je dois me calmer, ou ils s'éloigneront de moi, tous ceux-là que j'aime tant et à qui pourtant je m'adresse mal". La colère passe souvent toute seule, mais parfois elle met bien du temps à s'effacer complètement... Peut-être faut-il m'abandonner devant un film, Aragorn saura m'apaiser... Jusqu'à ce que je me rappelle qu'il n'existe pas et que ma vie continue sans lui ou sans vampires séduisants, et que la colère disparue, il ne reste plus que de la tristesse, de la lassitude ou de la peur. 

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Ça, c'est ce que j'ai écrit il y a quelques jours (mais que je viens juste de retravailler). Il semblerait que même pendant les vacances je sois sujette à des émotions contradictoires et bien désagréables alors que je ne voudrais penser à rien d'autre qu'à mon bonheur d'être en vacances. J'ai été en colère, c'est vrai, contre une personne en particulier, c'est vrai aussi, mais ma mauvaise humeur a été contagieuse et j'ai de nouveau contribué à installer une ambiance maussade durant notre dernière journée de vacances avant le retour à la maison. Les choses se sont arrangées et la soirée a été plus sympathique, heureusement. Aujourd'hui je me sens fatiguée, mais tout semble aller mieux. Finalement, il suffisait de me laisser tranquille. Laissez-moi une pièce où je puisse être seule, au calme, et tout semblera plus beau. Je n'aime pas la solitude, mais j'en ai parfois besoin même si c'est seulement quelques jours. C'est pour cela qu'il m'arrive souvent, pendant les vacances, de me déconnecter de facebook l'espace de quelques jours, afin d'éviter d'entendre parler de ma classe - peuplée de personnes sympathiques, certes, mais que je veux oublier un peu. Mais, plus que tout, j'ai besoin de mon environnement. De ma chambre, du canapé, de mon ordinateur, de ma ville aussi. Se balader dans des endroits familiers, croiser des visages inconnus qui ne signifient pas grand-chose sinon qu'ils sont bien là, en chair et en os, et que je ne suis pas seule, c'est ça aussi qui contribue à mon bonheur. Les villages aux petites rues abandonnées où l'on ne croise que quelques personnes sont incroyablement tristes. J'ai besoin d'une ville, d'une vraie. Je ne suis partie que trois jours et pourtant, je suis heureuse de retrouver mon chez-moi. Les vacances ont à peine commencé par rapport au temps de repos qu'il me reste. Vampire diaries, à nous deux. 

samedi 20 avril 2013

Quand la fiction et la réalité se mélangent

Certains films me fascinent tellement que je les regarde, je les re-regarde, encore et encore sans jamais me lasser. Toujours amoureuse des personnages, la même passion pour l'intrigue, le même soulagement de m'installer devant le film et de me plonger dans un monde connu, la même tristesse de le quitter quand l'histoire s'achève. Il ne devrait jamais y avoir de fin, c'est trop injuste. Alors qu'Aragorn est couronné, que Sam se marie et que finalement Frodon s'en va, je voudrais connaître la suite. Je ne veux pas abandonner les personnages alors qu'il leur reste tant à vivre, je voudrais pouvoir les suivre jusqu'à la fin de leurs jours - mais ce serait triste, de les voir vieillir puis s'éteindre, pas vrai ? L'image renvoyée à la fin du film est nuancée, on ne sait pas trop s'il faut être joyeux ou en larmes, souriant ou mélancolique. L'histoire est terminée, seuls quelques sentiments nous sont montrés, mais je sais, oui je sais qu'ils ne sont que partiels, puisque la vie n'est pas censée s'arrêter parce que la quête est finie et que tôt ou tard les sentiments négatifs les rattraperont. Ça ils ne nous le montrent pas, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir les sentiments qu'ils finiront par éprouver. C'est ça, d'être trop sensible. C'est ressentir ce qu'on nous montre, mais aussi deviner ou anticiper ce qu'on ne nous montre pas, qui a été oublié ou ce qui arrivera plus tard. Et la joie, parlons de la joie dans les films, du vrai bonheur... Ces émotions-là ne me rendent pas heureuse de la même manière que le malheur fictif me rend triste. C'est plutôt l'envie que je ressens, la tristesse de ne pas ressentir de tels sentiments dans ma vie réelle, la jalousie de voir tel homme parfait être avec telle fille alors que moi je suis seule. Ça paraît stupide à dire, et pourtant, c'est fou le nombre d'émotions qui peuvent nous visiter pendant un film. Si vous étiez capables de vous introduire dans mon esprit pour m'observer, vous seriez tout aussi perdus que moi. J'anticipe trop, aussi. Le film a à peine commencé que je redoute la fin et le moment où je devrais retrouver la vie réelle, beaucoup moins attrayante parfois, peuplée d'individus moins attachants. Lorsque le film se termine, je suis obligée de retrouver mon enveloppe corporelle et de me reglisser dans ma peau. Tout paraît plat et alors je me rappelle que je suis déçue de moi-même. De celle que je suis en société. Je n'ai jamais réussi à vraiment m'intégrer dans un groupe autre que mon petit cercle d'amis, je ne suis pas celle à qui on s'intéresse, à qui on s'adresse spontanément, à qui on veut se confier, à qui on fait confiance. Je suis une personne de second plan, celle qu'on apprécie seulement après l'avoir connue assez longtemps pour avoir réussi à voir au-delà de ses principaux traits de caractère. J'ai l'impression de passer pour une fille superficielle et naïve, parfois je me sens seule, j'aimerais réussir à à parler plus facilement aux gens, plus spontanément, mais je suis trop timide, ou je ne trouve pas les mots pour paraître à la fois naturelle et spontanée. Alors je n'intéresse pas plus que ça. Personne ne me déteste, je crois, mais personne  - en dehors de mes amis - ne m'apprécie vraiment au point de vouloir me connaître mieux. Et j'ai l'impression que j'aurai toujours du mal à m'intégrer à des plus grands groupes, ou à me faire plus d'amis, ou à trouver un copain, à cause de cette image un peu faussée que je renvoie bien malgré moi. "Je ne sais pas être", c'est ce que j'ai déclaré à mon carnet l'autre jour. La vie paraît tellement plus simple devant un film, avec les personnages qu'on a le privilège d'avoir pour nous seuls, comme si, malgré le fait que l'histoire se passe sans nous, nous attirions toute l'attention.
Prenez garde, retour difficile à prévoir. 

mercredi 17 avril 2013

Et si...

Si ça s'était passé différemment... 
Si j'avais fait une première L, je n'aurais peut-être jamais perdu ma confiance en moi littérairement parlant. Je ne me serais pas perdue en chemin, je serais une littéraire, une vraie, je serais en accord avec moi-même. Mais si je n'avais pas fait ES, je ne me serais pas sentie aussi complète, je n'aurais eu l'impression d'être à ma place comme aujourd'hui. C'est ce dont j'avais besoin. 

Si je n'avais pas fait de section européenne, je n'aurais jamais passé trois années avec des amis formidables. Je n'aurais jamais été aussi motivée en anglais, je n'aurais pas autant progressé, je ne serais pas autant attachée à cette langue. 

Si j'avais continué le conservatoire... Je ne sais pas. C'est le grand mystère de mon existence. Au fond je sais que cela ne me convenait plus, mais rater ma fin de deuxième cycle en violoncelle a été le grand échec de ma vie et j'aurais peut-être dû réparer cette erreur. Je pourrais dire que j'ai mon diplôme. Mais ce n'est pas si grave, j'ai envoyé balader le conservatoire, j'ai gardé la musique, c'est tout ce qui compte.

De toutes les décisions importantes que j'ai prises (il n'y en a pas eu tant que ça finalement), je ne me suis jamais trompée. J'ai choisi la filière européenne sur un coup de tête, j'en ai parlé rapidement à ma mère, 10 minutes plus tard lorsque pour m'inscrire au lycée le professeur me demandait, je disais "oui" immédiatement.
J'ai mis du temps à choisir la filière ES. Je voulais la L, je la voulais vraiment, mais j'avais peur des débouchés. J'ai choisi la ES pour ne pas me fermer de portes, et ça me rassurait de savoir qu'ainsi je resterais avec mes amis. Et pas une seule fois je n'ai regretté ce choix. 

Et si tout se passe différemment que ce que j'ai prévu..
... C'est-à-dire si je ne suis pas prise en prépa. Je risque d'être profondément déprimée, peut-être même que je m'en voudrai pendant encore des années. 

J'ai toujours voulu savoir chanter, mais je n'ai jamais osé prendre des cours de chant parce que j'ai toujours eu cette sensation que mon cas était désespéré. Je chante à peu près juste, je sais faire des vibratos avec ma voix, mais rien n'est joli. J'ai trop tendance à croire que le chant est quelque chose d'idée, ou on a la voix ou on ne l'a pas. C'est peut-être stupide de ma part, mais c'est une crainte que j'ai depuis longtemps.

Si je ne suis pas prise en prépa, si je vais à la fac, je prendrai des cours de chant dès l'année prochaine.
J'aimerais aussi savoir danser, et refaire du théâtre. Mais je ne peux pas tout faire. Ce sera d'abord le chant. 
Si je ne suis pas prise en prépa, la vie continuera donc et je trouverai d'autres rêves sur lesquels m'accrocher. J'aimerais retrouver la scène. De petites scènes, ne serait-ce que des représentations théâtrales, je ne sais pas, mais j'adorais ces sensations de jouer devant un public.

Bon je vous avoue que mon rêve un peu fou ce serait de jouer dans une comédie musicale où je puisse faire du théâtre, chanter et danser. Je ne sais pas si ce genre d'activité existe au même titre que les cours de théâtre, ou si seuls les professionnels qui font des tournées ont ce privilège. Ca doit être une merveilleuse expérience de pouvoir tout faire, à la fois chanter et danser et faire du théâtre même si je ne sais pas faire tout ça - après tout ça s'apprendre. La scène, c'est tellement merveilleux. Je n'en ai pas une grande expérience et pourtant... Pourtant ça continue de me faire rêver, et j'ai encore ce minuscule espoir que je pourrais renouer un jour avec ces activités artistiques et découvrir davantage ce monde à part. 

samedi 13 avril 2013

Bac blanc n°2

Philosophie (samedi de 8h à 12h) : j'ai pris la dissertation, l'unanimité est-elle un critère de vérité ? J'ai fait 8 pages, c'est la première fois que j'écris autant pour une dissertation. Ce qui ne veut pas dire que ce que je dis est bien, certes, surtout si on considère que plus on écrit plus on a de chances de faire du hors sujet. Mais je pense m'en être plutôt bien sortie et j'espère avoir au moins 14.

Histoire-géographie (lundi 8h à 12h) : distribution des feuilles, je découvre avec soulagement que les Etats-Unis sont là parmi les deux sujets de composition proposées en majeure (non pas que je connaissais très bien mon cours mais c'était le seul que j'avais vraiment révisé). C'est parti pour 3h de "La puissance des Etats-Unis depuis 1918". Au final, j'ai fait 8 pages et 6 lignes précisément (mon record est battu, ce qui me traumatise un peu en fait). Il y avait pas mal d'imprécisions dans mes informations (plein de dates qui n'y sont pas) et j'ai peut-être fait trop de blabla (à chaque fois que j'évoquais un événement, j'essayais de le ramener au sujet, ce qui me fait dire un peu toujours la même chose "la seconde guerre mondiale montre que la puissance des Etats-Unis..."). Mais je pense quand même avoir la moyenne pour cette majeure. En mineure, une étude de document sur l'Asie du Sud et de l'Est. Il ne me restait plus qu'une heure et c'est très peu, mon pauvre petit index a souffert et j'ai à peine eu le temps de bien étudier les documents. J'ai pris les premiers arguments qui me passaient par la tête, je n'ai quasiment pas utilisé mon cours, donc je ne sais absolument pas ce que ça vaut. Je pourrais tout aussi bien avoir 7-8 que 13. On verra bien. Mais je suis soulagée d'avoir passé l'épreuve et qu'elle se soit mieux passée que ce que je craignais (j'avais fait autant d'impasses, si ce n'est plus, que de cours appris). Je n'avais bien révisé que ce week-end, surtout le dimanche jusqu'à... 1h30 du matin. Je suis incorrigible. 

Anglais (14h-17h) : deux textes qui évoquent James Bond, l'un qui en parle, l'autre un extrait du livre. Les questions de compréhension sont toujours aussi nullissimes (le pire c'est que j'avais pas compris la fin du deuxième texte). Ou bien pas claires, ou bien on ne comprend pas ce qu'ils attendent alors qu'on a compris le texte. Pour l'expression écrite j'ai pris l'essai, il fallait dire si selon nous les agents secrets comme James Bond étaient des héros modernes, et si non qui pourrait être pour nous un héro moderne. J'étais tellement pas inspirée. J'ai dit que ça n'en était pas car trop différents de nous, trop intelligents (... Ouais ouais je savais pas quoi dire) par rapport à nous, et qu'un héros moderne est avant tout quelqu'un qui nous ressemble parce qu'on a besoin de s'y identifier, ils représentent nos espoirs, nos rêves, nos peurs blablabla... Je suis pas fière de moi, m'enfin on verra, au moins je crois ne pas avoir fait trop de fautes côté anglais. Ah oui, dernière précision, je suis partie 40 minutes plus tôt sur les 3h d'épreuve.

SES (8h-12h) : je regarde l'épreuve composée puis la dissertation, et c'est un immense soulagement : la synthèse de l'épreuve composée est sur la politique climatique et l'environnement, la dissertation sur la sociologie. Les deux me plaisent bien alors je choisis la sécurité en prenant l'épreuve composée. Je réponds rapidement aux deux questions de cours, la première avec précision, la deuxième à l'aide d'un gros blabla. L'étude de document n'a pas l'air trop difficile, elle est sur le lien entre la formation brute de capitale fixe (ces coquins n'avaient marqué que FBCF, heureusement une illumination m'a frappée et j'ai réussi à me rappeler ce que les initiales signifiaient) et la croissance. Je m'en sors plutôt bien mais je n'arrive jamais à avoir tous les points à cette question (sur 4), ce sera probablement comme d'habitude ! La synthèse sur 10 points n'est pas trop mal non plus mais je ne sais jamais si je suis à côté de la plaque ou non. Donc on va dire que je ne suis pas trop mécontente, mais que je ne peux pas faire un pronostic plus exact, surtout en SES, surtout avec d'autres professeurs qui nous corrigeront. 

Espagnol (14h-16h) : l'extrême frustration, c'est de comprendre le texte à merveille et de ne pas comprendre pour autant ce qu'on attend que je réponde aux questions, ou quelle phrase je dois citer. Vous me poseriez la question sur un texte en français que je ne saurais pas davantage. Mais j'ai compris le texte. J'ai essayé réutiliser des structures que la prof aime bien pour l'expression écrite, même si là encore j'ai fait du blabla, mais bon, on ne fait pas une dissertation non plus. Le sujet était sur l'éducation, le texte principal évoquant un adolescent qui voulait se faire une crête pour marquer ses idées et faire de la batterie plutôt qu'étudier des trucs qui ne lui plairont pas (en gros), mais sa mère ne l'entend pas de cette oreille. Bref, cette épreuve allait mais je suis incapable de faire un pronostic. 

Maths (8h-11h) : épreuve que j'ai énormément redoutée la veille parce que je ne m'étais pas donnée la peine de réviser en dehors du dernier chapitre qu'on a fait - j'ai fait ça la veille, je n'ai pas compris plus de la moitié du cours (loi normale centrée réduite blablabla), j'ai laissé tombé, j'ai révisé rapidement 2-3 exercices de spé, je me suis vite lassée, je suis allée me coucher à 1h du matin (non je n'étais pas très fatiguée, non je n'ai rien fait de ma soirée). Autant dire que j'étais mal barrée. Eh bien non chers amis ! J'ai commencé par l'exercice de spécialité maths parce qu'il est doublement important : il contribue aussi bien à la moyenne de spécialité qu'à la moyenne de maths (oui c'est un peu étrange leur façon de faire). Petit moment de panique où je ne savais plus comment m'y prendre pour répondre à la question la plus facile "j'aurais dû relire mon cours" me suis-je répétée, jusqu'à être frappée par une illumination. J'ai presque tout réussi à faire à part une misérable question, c'était merveilleux et amusant (le programme de spécialité est globalement bien plus drôle que le tronc commun). Tronc commun, parlons-en. Mmmmh... Ca allait ! Ce n'était pas brillant, mais la partie du cours que j'avais pas comprise ne tenait pas une grande place dans le DS (2-3 points maximum). Pour le reste, je n'avais pas révisé, mais miracle, je m'en rappelais ! Bon sauf évidemment la traduction des réponses en français (les questions étant d'ordre économique, bénéfice maximum, coût marginal, blablabla) : ce genre de question tombe à chaque DS et je n'ai toujours pas cru bon de les réviser. Esmeralada, il est temps de te mettre au boulot. En conclusion, j'ai pas su tout faire, et j'ai probablement fait un certain nombre de fautes d'étourderies, mais j'ai largement limité les dégâts (je ne vise pas 18 de toute façon) : j'aurai la moyenne je pense, ouf ! Pour l'anecdote, il semblerait que cette épreuve n'ait pas été bien réussie par la classe, ni par mon amie première de la classe qui a des très bonnes notes en maths.
La prof principale : alors C, tu as réussi ?
C : Bof pas trop...
La prof principale : Oh, eh bien si même C ne réussit pas !...
Moi, mentalement : Ca fait plaisir pour nous, et oh moi aussi je m'en sors en maths même si j'ai pas des 17 tout le temps ! Tiens, et si on parlait de la philo ?

Bilan général :
J'ai eu une chance monstrueuse, une chance merveilleuse, c'est tellement flippant que je me dis que ça pourra pas se passer comme ça pour le bac. Minimum syndical de révisions, tout s'est relativement bien passé. Il n'y aura pas de note vraiment brillante, ni de désastre, je pense avoir la moyenne partout. Là où j'attends beaucoup, c'est la philosophie : j'étais plutôt contente de mon travail (chose exceptionnelle) même s'il y a des choses à redire, et j'espère avoir une bonne note. Pas pour le dossier, plutôt pour le bonheur personnel. C'est la philo quoi (coeur).
Côté sommeil, j'ai quand même trouvé le moyen de me coucher à 1h30 du matin dimanche soir (révisions d'histoire-géographie, parce qu'il fallait bien s'y mettre un jour), à minuit mercredi soir, à 1h jeudi soir (et pourtant j'ai peu révisé. Mais comprenez, l'après-midi j'étais trop occupée à danser dans mon salon avec la musique). Je m'attendais à être claquée, mais finalement je tiens plutôt bien. Cela dit à l'avenir je vais éviter de me coucher trop souvent à 1h quand je me lève à 6h45 parce que ça pourrait s'avérer éprouvant et, si je ne ressens pas la fatigue immédiatement, je sais que dès que je manque de sommeil je ressens beaucoup plus les effets de la déprime.

Dernière édition de l'article : vendredi 19 avril
Voilà voilà, désolée pour cet article rédigé un peu à l'arrache, je n'ai vraiment pas le courage de me relire maintenant. Je m'excuse donc s'il y a des fautes ou des maladresses !
Je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne soirée ! De mon côté je suis enfin en vacances, depuis ce matin 11h. J'en ai profité pour rester un peu au lycée avec des amis qui avaient encore un cours cette après-midi, j'ai mangé avec une amie, je suis rentrée et je me suis jetée devant la télévision. Au programme : terminer le dernier épisode de Star Wars que j'avais commencé à voir il y a peut-être deux semaines, puis enchainer avec le Seigneur des anneaux, la communauté de l'anneau (ces films sont mes mythes, vraiment. Je ne m'en lasse pas, et je fantasme sur Aragorn... Voilà j'ai avoué). Mon programme pour les vacances ? La première semaine des vacances je ne compte pas travailler,  repos complet, ça va me faire du bien ! La deuxième je commencerai à réviser pour le vrai bac : les oraux de langues sont le 6 et 7 mai, et je commencerai à me préparer aussi pour les options, histoire-géographie en anglais et musique (les deux étant début juin). Je vais bientôt partir quelques jours en vacances, je vais voir pour la première fois de ma vie des dauphins, c'est un peu un rêve d'enfant qui se réalise et j'ai hâte d'y être ! Sinon, j'ai bien l'intention d'oublier le lycée et d'enchaîner les épisodes de séries et les films pour me détendre au maximum et rêver un peu ! Au programme : Glee, Vampire Diaries, Gossip Girl, Le seigneur des anneaux, et plein d'autres choses ! Avec des beaux gosses à contempler sans modération, elle est pas belle la vie ? Je regarde tout en anglais, avec ou sans sous-titres, tout dépend de ce que je trouve sur internet. Si c'est DVD, j'aime bien mettre VO sous titré anglais. Glee c'est VO ou VO sous titrés français (selon mes trouvailles), Vampire Diaries c'est toujours VO (même si je ne comprends pas tout), le seigneur des anneaux VO sous titré anglais... Comme ça je travaille tous les aspects de la langue, et ça ne me dérange pas parce que j'adore entendre l'anglais, c'est une langue merveilleuse !
Je m'attarde, je m'attarde... Je vous souhaite bonnes vacances, et à bientôt pour un prochain article plus travaillé !

vendredi 12 avril 2013

L'archet immobile

Où va ma vie, c'est la question à laquelle je n'ose pas me confronter et dont la réponse est pourtant tout à fait évidente : nulle part. C'est ce dont je me suis rendue compte à ce moment précis où j'ai utilisé l'expression "mise entre parenthèse" pour qualifier ma vie telle qu'elle se déroule actuellement. Nous sommes le mercredi 10 avril, j'attends de me faire massacrer par le bac blanc, j'attends les vacances, j'attends les oraux de langues, des options, j'attends les résultats d'APB qui clôtureront des mois d'attente parfois insoutenables. Je vis dans l'attente et tout ce qui se passe hors scolaire avant cette date ne me semble être qu'un immense amas de détails insignifiants que je m'empresse d'oublier car ça ne me semble pas être la vraie vie. La vraie vie se situe au-delà du 13 et même du 22 juin, lorsque enfin je poserai mon stylo, que je rangerai ma calculatrice et je que rendrai ma copie décorée de chiffres en tout genre, prête à m'abandonner à la paresse vacancière dont le visage coloré nourrit déjà mes rêves. Un bouquin, un ordinateur, une télévision, un balcon ensoleillé, la caresse du soleil sur mon visage et mes bras nus, le sourire de l'été et de ces deux mois de paresse légitime. Mais voilà que le côté optimiste - le visage souriant de l'oisiveté - est assombri par ces heures de culpabilité et de paresse incompatibles avec la réussite scolaire dont je me soucie peut-être trop, et voilà que la paresse dérègle toute mon existence et que la procrastination n'est plus opérationnelle : si autrefois je faisais une quelconque activité plus réjouissante que le travail, aujourd'hui je m'interdis tout divertissement s'il n'est pas précédé de révisions plus que nécessaires à quelques jours de mon épreuve d'histoire géographie. C'est ainsi que la paresse associée à la procrastination, la culpabilité et la conscience de l'urgence que je préférerais ne pas avoir transforment l'existence en une tension, une attente qui ne pourra être soulagée que lorsqu'aura sonné la fin du bac, ou même plus tard si j'inclus les quelques jours, semaines qu'il me faudra pour me remettre de mon éventuel (probable ?) échec cuisant sur APB. J'ai mis ma vie entre parenthèse, il n'y a pas d'expression plus juste pour qualifier l'état d'attente dans lequel je me trouve. Imaginez un violoncelliste poser son archet sur la corde, appuyer sur la corde sans effectuer plus de mouvement, et se préparer à tirer son archet d'un mouvement bref - vous, le public, vous êtes aux aguets, vos sens sont en alerte, vous n'attendez que le moment où le son de la note atteindra enfin vos oreilles. Le son n'a jamais atteint mes oreilles. Je suis encore coincée par cet archet immobile que le mystérieux propriétaire n'a pas bougé d'un poil, se contentant d'y mettre davantage de poids et de pression. Il ne se passe rien sinon l'attente de la beauté ou de la déchirure. 

lundi 8 avril 2013

Prisonnière de ses pensées

Je crois que ma terreur pour l'histoire et la géographie est à la limite de la pathologie. Je réfléchis en me disant que dans le pire des cas je serai heureuse en licence de psychologie, mais rien n'y fait, je redoute le bac blanc autant que le premier. Je ne suis pas motivée, je ne travaille pas, je ne saurai pas la moitié de ce que j'aurai dû apprendre, ce n'est pas la fin du monde et ça m'empêche pourtant de me sentir bien, je dirais même que ça contribue largement à entretenir mon humeur plus que maussade. Je n'arrive pas à me sortir toutes ces pensées de la tête, à me débarrasser de ce stress qui, disons les choses comme elles sont, me pourrit la vie. C'est comme si j'avais mis ma vie entre parenthèse jusqu'aux vacances et que j'avais besoin que le bac blanc soit passé pour prévoir des choses et revivre vraiment de nouveau. Sauf qu'il y a toujours quelque chose et que je repousse toujours le moment de vraiment faire des choses. Je ne travaille qu'à moitié, ou pas du tout, mais je culpabilise quand je ne révise pas. En plus de cela les problèmes personnels me rattrapent et c'est un peu la crise à la maison avec mon frère qui est à deux doigts de plonger dans la dépression. 

Moi au milieu je voudrais pouvoir exaucer des rêves, mais je n'en ai pas ou je n'ose pas en avoir. Cette année m'a perdue et je ne sais plus ce que j'aime, ma motivation m'a quittée à mesure que les mauvais jours se pointaient et n'est plus revenue. Je voudrais des sensations fortes (autre que le stress), mon rêve ça aurait été d'être une artiste, savoir chanter, danser, jouer. J'ai toujours aimé être sur scène, quand je faisais du théâtre, devant un public, ou de l'orchestre, ou que je jouais un morceau simplement accompagnée d'un piano.

Je regarde Glee et je me transforme en fontaine à chaque épisode. Émotions intensifiées, les larmes qui coulent parfois dans les moments touchants, tout mon être ressent, je suis plongée dans l'épisode ou le film que je regarde et je ressens tout, c'était déjà un peu le cas avant mais la fatigue décuple tout. Je veux pleurer dans les moments tristes (fin de l'année, tout le monde se dit au revoir), mais devant les moments heureux aussi parce qu'au fond j'en suis un peu jalouse (j'ai toujours rêvé d'être amoureuse et que ce soit réciproque, ça n'est jamais vraiment arrivé et j'ai peu d'espoir). 

Je déteste être en cours. Les journées sont interminables. J'ai toujours mal au cou, il est crispé, et je me demande toujours si je dois voir un médecin ou non. J'ai horreur d'y aller pour rien, j'ai l'impression qu'on ne pourra pas y faire grand-chose. Marre du stress, de la tristesse, de la fatigue, pour une fois je voudrais prendre du temps pour moi sans culpabiliser ni penser au moment où je devrais m'y remettre (l'anticipation aussi me pourrit l'existence). En gros, il n'y a que les grandes vacances qui pourront vraiment me libérer de toute cette pression que j'accumule depuis des mois. 

Je ne suis pas dépressive, c'est juste un immense ras-le-bol que je hurle mentalement depuis un moment. J'aimerais que tout s'arrête quelque temps, que je puisse vivre dans une petite bulle à l'abri de tout, et je voudrais avoir un rêve réalisable qui me porte et me motive. Mais tous les domaines qui m'intéressent ne débouchent pas à condition d'avoir un talent exceptionnel que je n'ai pas, ou sont inaccessibles, alors à quoi bon chercher.

Désolée pour cet article peut-être un peu maladroit, je l'ai écrit assez vite, je vais aller me reposer. Et même si je mets du temps à répondre à vos commentaires, je ne les oublie pas et je suis toujours aussi contente d'en recevoir. 

samedi 6 avril 2013

Souvenirs perdus

Ma mémoire a toujours été partagée entre la facilité et l'incapacité totale. Je pourrais lire une ou deux fois mon cours de philosophie que je le retiendrais plutôt bien. Pourtant, cette même mémoire a effacé tellement de souvenirs que je ne peux plus ramener à ma conscience pour m'en resservir ou les contempler. Ne pas se souvenir d'un événement revient presque à ne pas l'avoir vécu. Tenez, vous saviez que par-ci par-là, j'ai déjà fait de la danse classique, du moderne jazz, du rock et du boogie ? Qui serait en mesure de le deviner, alors que je manque cruellement de souplesse, que je ne sais pas bouger de façon décente dès qu'il s'agit d'effectuer un semblant de pas de danse et que j'ai toujours eu cette sensation de détester la danse depuis ma plus tendre enfance ? Et pourtant, elles sont bien là, ces années de danse, dont je ne me rappelle rien sinon ma hâte de finir mon cours de rock pour prendre mon goûter (c'est affligeant) et les traits très flous de mes deux principaux partenaires de danse. Et voilà qu'aujourd'hui, en parcourant le site de l'université dans laquelle je postule, je me renseigne à propos des différentes activités proposées et je me retrouve incapable de dire si la danse me plairait ou non. Mes souvenirs se sont tous effacés de ma mémoire, il n'en reste plus rien. Et cela n'est pas valable que pour la danse mais pour divers domaines qui pourtant me tenaient tellement à cœur à l'époque. J'aurais dû plus écrire dans mon journal intime quand j'en tenais encore un digne de ce nom, mais on ne peut aller jusqu'à raconter chaque petit événement de notre vie, qui paraît si insignifiant alors qu'il semble avoir bien plus d'importance quelques années plus tard. Aujourd'hui, je suis bien incapable de dire quels souvenirs me manqueront, quels volets de ma vie je regretterai d'avoir oubliés. Je n'ai pas le courage d'écrire suffisamment pour que ma vie m'apparaisse tout aussi limpide dans quelques années, et je n'ai pas assez de temps par rapport à la quantité de choses qu'il faudrait que je raconte pour être satisfaite. C'est peut-être un travail infini. J'écris souvent sur ce blog, de très longs articles parfois et pourtant, j'ai l'impression de ne pas révéler beaucoup de choses de ma vie. Je m'en tiens au lycée, au final, et à l'introspection qui ne me sera d'aucune utilité dans ma quête de tous ces souvenirs perdus. Peut-être que je devrais plus écrire ici, ou plus me dévoiler. Mais ce blog n'a jamais eu pour vocation de se transformer en journal intime. Pourquoi ma mémoire est-elle si défaillante lorsqu'elle concerne ce que j'appellerai mes "souvenirs de vie" ? Tout disparaît si vite, un pan de mon enfance semble déjà s'être envolée, alors que j'aurais voulu pour toujours être liée à celle que j'ai été à chaque étape de ma vie. 

jeudi 4 avril 2013

Blabla

Quel soulagement de rentrer chez soi, fatiguée et désespérée par ma fatigue, ma paresse et mon ennui, de tomber sur ça pour son premier vœu :

Dossier reçu et complet

Les dossiers ont été envoyés en catastrophe mardi, étant donné que le 2 avril était la date limite d'envoi. Mais tout n'est pas rose pour autant puisque j'ai fait cette malencontreuse erreur d'inattention dans ma lettre de motivation pour l'hypokhâgne B/L :

Je pense aussi, au vu de ma progression ces trois dernières années, que la classe préparatoire me permettra d'approfondir les matières que j'aime tant au lycée et de développer ma curiosité.

Vous me pardonnerez cette vulgarité mais : PUTAIN. Le "au vu de ma progression ces trois dernières années" ne devait pas être là. Il devait accompagner la phrase suivant. Et, bien sûr, étant donné qu'il me fallait courir rejoindre mon père à la poste avant sa fermeture, je n'ai pas eu le temps de corriger cette erreur, il m'aurait fallu recopier toute la lettre, tâche qui s'avère longue et compliquée puisqu'il faut : 1) Ecrire droit, donc glisser une feuille sous son papier blanc. 2) Ecrire lentement pour ne pas écrire de bêtises. 

J'ai peur d'avoir fait d'autres erreurs. D'avoir mis des phrases incohérentes, des arguments qui n'avaient plus lieu d'être, des grosses fautes d'orthographe. Petite note pour moi-même : ne plus jamais envoyer quoique ce soit qui nécessite une lettre de motivation ou un CV le jour de la date limite d'envoi.

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Que pourrais-je vous raconter d'autre, si ce n'est que je crois que la terminale est celle que j'aurais le plus détesté d'un point de vue strictement scolaire ? Au niveau des gens, ça va, même si j'ai parfois tendance à vouloir en faire disparaître certains lorsqu'ils s'avancent sur le terrain de la politique. Je n'aime pas les gens qui prétendent tout savoir, je n'aime pas les gens qui veulent imposer leur avis et prennent les autres pour des abrutis. Je devrais peut-être arrêter d'essayer de donner mon avis, d'ailleurs, parce qu'il est clair que je n'ai pas le niveau de connaissances suffisamment pour débattre de façon convaincante, et que ma réflexion politique est assez... Peu élaborée disons. 

Fermons cette parenthèse et revenons sur la terminale. J'aime pas la terminale. Déjà tout le monde est stressé, je le suis également mais il y en a tout de même qui battent des records dans le genre stressé-chiant et qui sont prêts à hurler sur quiconque pourrait constituer un obstacle à l'obtention d'une bonne note.
- Tu sais, je comprends que tu veuilles avoir une bonne note, mais on est au troisième trimestre, alors ce n'est pas grave si tu ne réussis pas très bien cette fois-ci. 
Ca, c'est ce que j'ai dit, un peu agacée de m'être fait inclure dans le groupe qui se faisait traiter de "débiles" par une de mes chères camarades. Ma responsabilité dans l'affaire ne se résumait pourtant à rien d'autre qu'à la participation plus ou moins active à un débat, qui tournait autour de la question suivante : prévenir ou ne pas prévenir la responsable des terminales qu'une prof d'histoire-géo est suffisamment malhonnête pour envoyer une évaluation la veille de ladite épreuve à ses élèves en n'oubliant surtout pas de leur préciser au passage de ne surtout rien nous dire ?
Précisons que ni moi ni les autres n'approuvions l'idée d'aller prévenir la responsable des terminales, excepté un élève qui a décidé d'agir comme bon lui semblait (soit, je ne lui en voulais pas) et d'aller se plaindre auprès d'elle quand même. Acte dont je me fichais finalement éperdument puisque cette histoire allait certainement provoquer un petit scandale, qui allait beaucoup m'amuser et qui, je l'espérais, pimenterait les prochaines journées (oui je suis un peu sadique, je le reconnais). 

Bref, voilà comment la déléguée m'a arbitrairement classée dans le lot des débiles, avant que je ne me défende en m'énervant un peu, pour la forme, en lui faisant remarquer que sa réaction par rapport aux potentielles conséquences (une mauvaise note dans un trimestre invisible) était plutôt disproportionnée. 
- Si vous ne voulez pas de bonne c'est votre problème, mais moi je veux une bonne note
Ca, c'est ce qu'elle m'a répondu d'un ton plutôt agressif. 
- Cette semaine, je me suis couché tous les soirs à une heure du matin pour réviser cette interro
Ca, c'est ce qu'un camarade m'a dit un peu plus tôt dans la journée. 
-J'ai pas lu tous mes cours
Ca, c'est ce que j'ai pensé toute la semaine qui a précédé l'interrogation, en me disant que mon manque cruel de travail était plutôt scandaleux, ce qui n'aurait pas posé de problèmes si je ne postulais pas dans mon lycée en prépa. Et mince, je ne peux pas tout abandonner, le troisième trimestre est bien différent de celui dont j'avais rêvé. 
J'en conclus que certains élèves stressent tout le monde avec une obsession des notes qui n'est plus légitime, contrairement aux trimestres précédents. 

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Première remarque :
Parfois, j'ai l'impression d'être la fille invisible. Celle que personne ne déteste (enfin, j'espère), mais qu'on oublie peu de temps après lui avoir adressé la parole - c'est du moins le cas pour pas mal de personnes. Celle qui est ou bien un peu superficielle, ou bien un peu naïve, ou bien peu intéressante, je ne sais pas trop. J'ai l'impression de ne pas savoir être. Pourtant je ne suis pas spécialement timide. Mais je ne sais pas, parfois quand je discute je ne m'apprécie pas moi-même, ou bien le ton qui ne me convient pas, ou bien le contenu de mes paroles qui me paraît insignifiant. Tout ceci est bien étrange.

Deuxième remarque :
D'après mes observations personnelles, j'aurais besoin de changement à peu près tous les deux ans (sauf pour les amis les plus proches dont je ne me lasse jamais bien sûr). Rester deux ans avec les mêmes personnes, puis changer. Au départ, personne ne m'inspire vraiment. Puis je commence à les connaître et à me dire qu'ils sont plus intéressants que je ne le pensais, s'ensuit alors l'étape où je commence à adorer ma classe et à me dire que j'ai vraiment de la chance. Pour finir, le déclin commence, certains commencent à m'exaspérer, d'autres, à mon grand désespoir, me lassent simplement. Certains échappent à ce processus, mais ça ne m'empêche pas de vouloir découvrir de nouveaux visages. 

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Je n'aime pas la terminale. Tous mes belles résolutions se sont envolées dès novembre, et progressivement mon cas s'est aggravé. Travail minimum, procrastination excessive, paresse totale :
- Je n'ai plus d'agenda depuis plusieurs mois. 
- Je ne fais jamais mes exercices de maths (je me contente d'écrire une série d'absurdités mathématiques pour faire semblant de les avoirs faits, quitte à passer pour celle qui ne comprend rien aux maths). 
- Pour réviser les interros, je ne relis parfois qu'une fois le cours (dans certains cas, je ne le lis pas en entier).
- Mes cours sont sans dessus dessous, des pile de papiers s'accumulent dans ma chambre et tous mes cours sont mélangés. C'est l'anarchie, il n'y a pas d'autres mots. 
En ce moment je déteste tellement travailler, c'est terrible. Suis-je vraiment faite pour la prépa ? Ne suis-je pas en train de commettre une erreur monumentale ? Ne vais-je pas me planter ? Mon dégoût pour le travail est-il si profond ou n'est-ce qu'une mauvaise phase à passer ? (Phase qui commence sérieusement à s'éterniser). 

D'abord, je voudrais réussir à me mettre moins la pression, ce qui est impossible. Moins je travaille, moins je me laisse de chances pour réussir, et plus j'ai de raisons de stresser. Cercle vicieux. Le bac d'histoire-géo en anglais me fait vraiment peur, et je déteste toujours autant l'histoire-géo en français. Pourquoi ce blocage ? Je suis sûre que je pourrais aimer cette matière, si j'arrivais à trouver la source du problème. Trop de dates, trop de noms, trop de lieux pour que la lecture de mes cours soit fluide et me permette de retenir aussi facilement que la philosophie. N'oublions pas, aussi, le bac blanc qui commence dans une semaine, samedi, et que je n'ai pas commencé à réviser (ce qui ne serait pas un problème si l'histoire et la géographie n'existaient pas). 

J'ai besoin de liberté. Force est de constater que ma mémoire est bien plus opérationnelle, et j'apprends avec beaucoup plus d'enthousiasme, quand c'est moi qui choisis de me cultiver. Par exemple, j'ai regardé un film-documentaire sur Champollion et sa découverte des hiéroglyphes, j'ai adoré. Ou le prince d'Egypte qui me donne envie de me cultiver. Et donc, à la place de mes cours de philosophie, je lirais bien du Sartre, ou du Freud, ou que sais-je encore. Il y aurait tant de choses à découvrir si mon énergie et ma motivation n'étaient pas réduits à néant par la fatigue, le stress, les journées interminables. 
Je me plains sûrement trop, et je m'en veux pour ça. Comme si je n'étais jamais contente. Comme si... Je ne sais pas, je me mets moi-même mal à l'aise tellement je prends les choses négativement. Mais je n'arrive pas à faire autrement. L'idée de regarder des documentaires sur l'Egypte, ou de lire du Freud, ou de lire de la littérature, m'enchante. Je hais celle d'ouvrir un cours. Et pourtant mes plaintes sont loin d'être légitimes face à ceux qui préparent des concours, qui bossent des heures et des heures malgré leur fatigue qui commence à se faire sentir. Je n'ai aucune raison de me plaindre par rapport aux autres, et pourtant. 

Suis-je faite pour la prépa ? Parfois je me le demande. 
Mais je postulerai quand même, quitte à faire le choix le plus stupide et le plus opposé à ma personnalité qu'on puisse trouver puisque, de toute évidence, je n'ai jamais aimé travaillé - du moins pas scolairement. 
Il est des jours où j'ai vraiment du mal à comprendre ma propre logique.

Pour ne pas terminer sur une note négative, je vous mets cette vidéo tirée du Prince d'Egypte, qui est magnifique. C'est la chanson qui ouvre le film :


lundi 1 avril 2013

Quelques mots

J'ai besoin d'écrire. Je pense pouvoir affirmer sans risque de me mentir que j'aime écrire et que je serais triste si quelque chose m'en empêchait trop longtemps. Mais ce n'est pas tout. Si j'ai besoin d'écrire plus précisément sur ce blog, c'est aussi parce que je ne veux pas me retrouver seule avec mes pensées. Il y a une forme d'abandon dans la solitude de ces pages manuscrites, dans ces carnets où les pages les plus anciennes commencent à jaunir,  je m'en accommode et je l'apprécie, certaines émotions étant trop personnelles pour être dévoilées. Mais j'ai besoin de plus. Que mes pensées puissent s'envoler et se propager, trouver quelques lecteurs, même peu, pourvu qu'elles touchent une conscience autre que la mienne capables de les comprendre. J'aime passer des moments seule avec moi-même et un bon film, mais je n'ai jamais aimé la solitude pour autant. Il y a une mince différence entre les deux, mais la frontière me paraît bien nette. Il me faut un espace vital, des moments calmes, paisibles, tranquilles, sans qu'on ne m'adresse directement la parole (les messages écrits étant tolérés parce qu'ils me laissent la liberté d'y répondre quand je le souhaite). Mais cet espace vital n'est pas l'unique chose dont j'aie besoin. Il me faut des amis, une famille qui m'écoute, des personnes qui me comprennent. Dans la vie on peut me connaître plutôt très bien. Sur ces pages c'est autre chose. J'occulte forcément une partie de ce que je suis, car des mots seuls, et si peu, ne sauraient suffire à décrire une personne. Mais ce qui ressort de ces pages est différent, c'est la partie de moi qui pense, qui réfléchis, qui existe, qui est une personne à part entière. Sur ce blog je suis libre et je n'ai de comptes à rendre à personne, sur ce blog je peux me livrer - en restant prudente et discrète - sans embêter les autres, et mieux encore, je peux me permettre d'espérer que ce que je dis intéressera quelqu'un. Parce que dans la vie de tous les jours, la vie réelle où les êtres humains ne sont pas cachés derrière un écran et où les gens se réunissent en plus grand nombre, la place qu'on occupe se retrouve souvent réduite à quelques regards échangés ou à de rares conversations sans profondeur pour un certain nombre de personnes, presque tous sauf les amis proches. Derrière l'écran, on regagne une emprise sur les choses, on retrouve notre importance, on peut parler, encouragé par l'idée que quelqu'un nous lit et qu'enfin, l'espace de quelques minutes, il ne s'intéresse qu'à nous. Quelques minutes durant lesquelles ce qu'on dit est lu, entendu, compris, quelques minutes durant lesquelles le partage a lieu. Et enfin, les pensées ont trouvé ce qu'elles cherchaient, l'esprit peut continuer de marcher tranquillement, ignoré par une partie de la population, dans l'attente d'un prochain échange aussi beau et aussi simple.
 
Je ne sais pas si j'ai réussi à expliquer le pourquoi de ce blog, je ne sais pas si ces mots résonnent ou s'ils se sont déjà éteints, mais au moins j'ai écrit et j'ai tenté d'expliquer, en quelques mots, quelques phrases, la raison pour laquelle je n'abandonnerai pas ce blog, il ne finira pas comme tous ceux qui ont disparu dans les profondeurs du web. Quelles que soient les difficultés à venir, les épreuves futures, les nombreux coups au moral qui surviendront, ce blog vivra malgré tout, et, mieux encore, il me gardera la tête hors de l'eau lorsque je commencerai à couler. Vous me maintenez déjà hors de l'eau, vous les lecteurs qui lisez mes pages en laissant une trace ou en restant invisible, vous qui tenez des blogs sur lesquels j'aime me balader et avaler des pages et des pages sans jamais me lasser. C'est vous qui permettez à mes mots de vivre et à mes pensées de ne pas être immédiatement oubliées, perdues parmi les milliers d'autres qui se sont endormies.
 
Tout ce que j'ai dit explique pourquoi ce blog me tient à coeur, et pourquoi parfois j'écris trop. Même si poster trop d'articles, tous les jours durant certaines périodes, pourrait dissuader un certain nombre de lecteurs de tous les lire, je veux que mes pensées soient rangées quelque part, les unes à la suite des autres, et qu'elles trouvent un décor dans lequel elles seront mises en valeur. J'ai toujours pensé que j'écrivais trop ici, et puis j'ai compris que j'en avais besoin, que je me sentais mieux après, alors j'ai décidé d'arrêter de lutter contre les dizaines de mots qui brûlent d'être assemblés sur ces pages, et j'ai choisi de les laisser s'exprimer malgré tout.