mercredi 8 mai 2013

Je suis une Peter Pan

Mes chers lecteurs,

Je vous annonce que mes oraux se sont très bien passés globalement, malgré une petite bourde en anglais, et que j'en suis très heureuse. Par contre là je subis un peu l'effet post oral : retombée de l'adrénaline (et non du stress, parce que stress il n'y avait pas), coup de mou, petite déprime. Je ne sais pas pourquoi ça me fait toujours cet effet-là, à croire que j'aime les examens oraux (remarque oui j'aime beaucoup, c'est vrai) ou peut-être que penser à un examen m'évite de penser à autre chose - à méditer. C'est aussi que tout à coup, comme ça, j'ai pris conscience que mes oraux étaient terminés, qu'il ne reste plus que quatre semaine de cours, une semaine du révisions, le Bac, et j'en aurai fini avec le lycée et avec toute une partie de ma vie (parce qu'encore collège et lycée c'est un peu pareil). J'en étais contente, jusqu'à aujourd'hui. Et puis je me suis rendue compte que finalement, non. Je n'ai pas envie de devenir une adulte, de me fondre dans la masse. Je n'ai pas envie de quitter l'ambiance lycéenne vers un monde ou les relations mêmes amicales sont bien plus étranges - rien qui ne m'attire. Je n'ai pas envie de quitter mes profs parce que, si je m'en suis souvent plainte, je les apprécie quand même et il y a certaines personnalités que j'apprécie réellement - ma prof d'espagnol, par exemple. J'étais d'ailleurs toute joyeuse de discuter avec elle pendant mon entretien, même si c'était un examen, même si c'était en espagnol, j'avais la sensation que cette conversation avait un caractère naturel- même si c'est surtout moi qui parlait. La relation avec les professeurs va me manquer, après ce n'est plus pareil. Mon lycée va me manquer. Oh oui, il va me manquer énormément. Les amis vont s'en aller, certains quitteront la ville, des camarades vont étudier à l'étranger, nous seront tous dispersés aux quatre coins de la France et même du monde. Je suis triste parce que finalement ma vie de lycéenne va me manquer. Je suis triste parce que j'ai repensé à mon passé, notamment à mes stages de musique (en colonie) pendant mes vacances, où j'ai vécu les meilleurs moments de ma vie : des camarades musiciens formidables, des animateurs vraiment sympas, des professeurs de musique adorables (une petite pensée pour notre professeur de l'ensemble de jazz qui, en plus d'être adorable comme personne, était en plus sacrément sexy ; une pensée également pour ma prof de violoncelle, exceptionnelle). Une ambiance comme on en trouve plus. Je ne vivrai plus jamais de moment comme ça et ça me donne carrément envie de pleurer. La vie continue et moi je n'ai pas envie de grandir, je suis un Peter Pan qui n'a jamais été attiré par le monde adulte.

En plus, je me suis rendue compte que plus je grandirai, moins je pourrai m'identifier aux personnages des séries ou films que j'adore. Beaucoup d'histoires se passent au lycée, et quand je n'y serai plus, mon regard ne risque-t-il pas de changer complètement ? Le monde va basculer progressivement, il va falloir que je me crée de nouveaux repères, tout me fait peur. 

C'est un peu à tout ça que je pense depuis mes épreuves de langues, alors vous comprendrez que je n'ai pour le moment pas le courage de vous raconter mes oraux en détails - mais je le ferai parce que je veux m'en rappeler avec précision. J'ai même commencé à écrire un brouillon, ce sera dix fois trop long alors je le séparerai en deux articles, un sur l'anglais un sur l'espagnol, je pense. 

Je suis un peu déprimée et j'ai passé la journée à moitié endormie mais surtout très nostalgique. Je ne me serais jamais imaginée dire ça, mais j'ai envie de reprendre les cours. Pas pour travailler, mais je veux voir les autres. Seulement quand je regarderai ma prof d'espagnol, je ne pourrai pas m'empêcher de me dire que je serai en train de vivre mes derniers cours avec elle. Et quand je discuterai avec mes camarades, je n'arriverai pas à lutter contre cette pensée grandissante : dans quelques semaines, les trois quarts d'entre eux ne seront plus qu'un lointain souvenir. 

Putain. J'ai envie de pleurer.
Mon récit des oraux attendra donc quelques jours, le temps que je me libère de toutes ces pensées - ce qui sera probablement impossible, mais je ne peux qu'attendre.

Bonne soirée à tous.

9 commentaires:

  1. Ooohh, je peux comprendre ce que tu ressens, ça doit être tellement dur de se séparer de tout ça, d'entrer dans la vie, la vraie! Courage, reste en contact (bon la prépa va tout faire pour t'empêcher une quelconque vie sociale!)et pense à tes 2 débiles sur twitter: (sans offenser Célia :p)

    Je t'aime (moi au moins :p)

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    1. Oh je n'ai pas l'intention de quitter toute vie sociale, ne soyons pas fous ! Je ne veux pas me retrouver à la fin de la prépa à avoir perdu plus de choses que j'en aurai gagné. Le tout est de trouver un juste milieu :)
      Me too !

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  2. Attention, Célia en mode grand sage.
    J'étais un peu comme toi il y a un an, j'avais peur de grandir et d'entrer dans le monde des adultes, dans la "vraie" vie. Même maintenant j'en ai toujours peur d'ailleurs, l'après-fac ça me terrifie mais en même temps j'en ai de plus en plus envie. Quand on y pense, le lycée c'est le seul moment où t'es juste assez âgé et juste assez jeune pour avoir l'indépendance parfaite: on s'occupe trop de toi pour que tu puisses foutre ta vie en l'air mais tu as une part de liberté qui te laisse profiter de ta jeunesse. Le meilleur des deux mondes en fait.
    Je sais pas si ce sera pareil en prépa, mais en tout cas la fac ça te fait grandir radicalement. L'année dernière, je me considérais encore comme une ado, je me voyais inférieure aux adultes, alors que cette année je me considère comme "jeune" et je sens que ma relation avec les adultes a changé, on est beaucoup plus à égalité. En plus j'ai eu de la chance de rencontrer quelques amis vachement indépendants, avec des préoccupations d'adultes, et ça, ça m'a fait murir aussi.
    Enfin bref, oui ça fait peur parce qu'avec ton état d'esprit de maintenant, tu as peur d'être nostalgique parce que ce tu vis en ce moment c'est ce que tu aimes. Mais tu vas changer, et tes goûts vont changer, et quand tu repenseras à tes stages de musique par exemple, tu te diras que oui, ce sont des bons souvenirs mais je ne pense pas que ça te manquera au sens propre. Je sais que moi, il y a quelques années, j'adorais les grosses fêtes où tout le monde était complètement défoncés. Maintenant, je préfère un repas avec deux ou trois amis, et quelques verres de rosé. Bon, je caricature un peu, mais tu comprends.
    Et même par rapport au truc des séries: ne t'inquiète pas, dans la plupart des séries avec des lycéens ils ont quand même des préoccupations de gens beaucoup plus âgés qu'eux... Enfin, là je regarde les premières saisons de 90210 et j'ai l'impression qu'ils ont mon âge... Par contre dans Carrie Diaries par exemple, où ils ont vraiment des vies et des amours de lycéens, je me sens parfois un peu trop âgée.
    Voilà, tout ça pour dire: ne t'inquiète pas, c'est une page qui se tourne mais la prochaine sera surement encore plus belle. (attention Célia la poétesse)

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    1. J'aime Célia la grande sage et Célia la poétesse ;)

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    2. Ca peut paraître étrange, mais au final je n'ai jamais vraiment souhaité avoir une relation d'égal à égal avec les adultes, ça ne m'a jamais manqué. Parce qu'à mon âge, justement comme tu l'as montré, on se sent encore protégé, les adultes nous aident et nous considèrent presque comme des adultes tout en nous vouant une certaine affection tu vois, ce qui ne sera plus le cas après. Ça paraît peut-être un peu niais dit comme ça, et pourtant. Oui j'espère que mes goûts changeront assez pour que je ne regrette pas trop mes années d'adolescence et même d'enfance !
      Merci en tout cas pour ton message, qui est rassurant :)

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  3. Je comprends tout à fait ce que tu ressens, j'ai ressenti exactement la même chose mais je pense que c'est plus une rupture symbolique qu'autre chose...C'est comme quand tu as 18ans, tout le monde te harcèle avec l'age adulte et tout et tout, mais la transition n'est pas si brutale, et personnellement, entre le lycée et maintenant, la seule différence c'est que j'ai beaucoup plus d'indépendance, ce qui est plutôt cool ! Allez, bon Courage !

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    1. Pour ce qui est de l'âge c'est clair que c'est plus symbolique qu'autre chose, je suis tout à fait d'accord avec toi (d'ailleurs je pense que ce sera plus étrange pour moi au moment de mes 20 ans que de mes 18). Ceci dit le saut vers les études supérieures est un peu moins symbolique car finalement le lycée c'est dans la continuité de ce qu'on a fait depuis la maternelle, il n'y a pas eu de grosse rupture, pas comme celle-ci du moins, c'était l'ordre logique des choses. Donc ça fait un peu peur parce que cette fois ça va vraiment changer ! Cela dit ça a tout de même quelque chose d'excitant et je suis curieuse de savoir ce qui m'attend après :)
      Merci pour ton message en tout cas !

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  4. Pssssst ! Tu sais quoi ? J'ai 19 ans, je passe en L3, je vie toute seule, je suis totalement indépendante et je suis toujours une gamine qui chouine à chaque fois qu'un "adulte" lui dit qu'elle devrait en être une.
    Donc oui tes repères vont changer, mais tes potes tu ne les perdras pas si vous ne voulez pas vous perdre, tes profs pareil, tu prends leur mail et tu pourras continuer à leur demander de l'aide ou leur raconter ta vie, passer dans le supérieur ce n'est pas si horrible :)

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    1. Ceci dit ce serait un peu étrange d'envoyer souvent des mails à ses profs pour raconter sa vie si eux-mêmes n'ont pas manifesté l'envie d'avoir de nos nouvelles ! (Qui sait, si ça se trouve ils s'en fichent, et puis, ils ont tellement d'élèves comparé au nombre de profs qu'on a). Pour ce qui est des amis tu as raison, je n'ai pas l'intention de perdre ceux qui comptent vraiment pour moi, même s'ils étudient dans d'autres villes je compte bien les revoir pendant les vacances !

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