jeudi 28 août 2014

Motivation, où te caches-tu ?

Je suis enfin de retour sur mon blog. Avoir avoir passé l'été à le fuir pour fuir la prépa, j'ai bien été obligée d'admettre que les cours allaient bientôt reprendre et qu'il ne servait à rien de me cacher plus longtemps. Les semaines de vacances se sont enchaînées, les unes après les autres, je me reposais, je me reposais, mais la motivation, elle, refusait de se montrer de nouveau. J'espérais qu'après avoir pris le temps de récupérer de cette année assez intense, j'aurais retrouvé l'énergie nécessaire pour affronter l'année qui s'annonce. La khâgne. Le mot me fait peur. Il ne me plaît pas. Hypokhâgne c'était tout mignon, c'était la découverte, l'excitation d'une nouvelle aventure attendue depuis trois ans. La khâgne, c'est la promesse d'une année encore plus difficile que la précédente. 

Je pensais que j'aborderais cette année avec un minimum d'enthousiasme. La khâgne, ça devrait aussi être une belle aventure, et puis maintenant, tout est différent : dans les moments difficiles, je ne me dirai plus en paniquant "l'année prochaine, ce sera pire" mais "dans un an, je suis libre", une lueur d'espoir brillant au fond des yeux. Mais finalement, au lieu d'aborder cette année avec sérénité, je ressens énormément d'angoisse, pour deux raisons (si l'on oublie le problème du permis qu'il faudrait que je passe avant le 22 février pour ne pas perdre mon code mais que je n'obtiendrai probablement jamais) : je ne supporterai jamais la khâgne, et je ne sais pas quoi faire après. 

Je n'ai jamais été une bosseuse, ça ce n'est pas nouveau. Pourtant, au lycée, je sentais que l'hypokhâgne était faite pour moi et que je gagnerais à vivre une telle expérience. J'ai bien fait d'écouter mon instinct, puisque cette année m'a beaucoup apporté. Pourtant, j'ai l'impression que plus le temps passe, moins je suis travailleuse. C'est comme si ma capacité à me forcer, au fil des années, diminuait, et que bientôt toute la détermination que j'essaie de garder depuis la sixième allait s'épuiser. Car je crois que c'est depuis la sixième que j'ai commencé à comprendre que j'étais un peu trop paresseuse. Dans mes souvenirs, ma paresse s'est beaucoup manifestée en histoire. Dès le collège, je me prenais des notes en-dessous de la moyenne aux interros surprises parce que l'histoire, ce n'est vraiment pas mon truc. Bref, c'est depuis le collège que j'essaie de lutter contre mon instinct paresseux, sans vraiment y arriver. Déjà à l'époque, je me souviens de quelques soirées passées à pleurer tant j'étais stressée parce que je n'avais pas révisé une interro et que je n'avais pas du tout envie de le faire. 

J'ai quand même toujours réussi à travailler suffisamment pour avoir des bonnes notes, mais moins que ce que j'aurais dû faire en principe. Chaque année j'arrivais à travailler un peu plus que la précédente, même si c'était moins que ce qu'il aurait fallu pour que j'aie de meilleures notes et sans stresser tout le temps. Mais, depuis février, j'ai l'impression de ne plus y arriver. J'ai soudain pris en horreur le travail, comme si quelque chose s'était cassé. Ma motivation, depuis quelque temps, ne stagne pas : elle descend. Je ne supporte plus de travailler. Je n'ai même plus envie de lire des livres de philo. Cela vient aussi du fait que j'oublie tout ce que je lis, et que je ne sais pas ficher, en plus du fait que ficher prend trop de temps et que je déteste devoir lire un livre en interrompant toujours ma lecture pour prendre des notes. Je n'ai pas fait la moitié des lectures qu'on nous avait demandé de faire pendant les vacances, je n'ai pas appris mon "que sais-je" en histoire et je n'y arriverai pas, je n'ai pas encore fait ma dissertation en histoire... Et j'envisage cette khâgne avec toujours plus de panique. 

J'ai essayé de me forcer. J'ai essayé de me manipuler. De me dire que si, j'étais quand même intéressée par ça ou ça, que c'était pas si mal. Mais non, c'est un blocage complet, et je sais que même quand j'aurai les cours et que je serai dans le bain, ça ne reviendra pas. J'ai accumulé trop de retard pour que je puisse être sereine. J'oublie tout. C'est un éternel recommencement : apprendre les cours, les oublier, apprendre, oublier. C'est terriblement frustrant, c'est d'autant plus angoissant quand on doit apprendre plusieurs fois les cours d'une matière qu'on déteste (l'histoire notamment). Mais c'est aussi triste d'oublier ce qu'on apprend dans les matières qui nous tiennent autant à cœur (la philo). Tout à coup je n'ai plus envie d'être en khâgne. J'ai l'impression que tout m'ennuie. 

Et puis, il y a le problème de l'orientation qui n'est jamais très loin. Là aussi, c'est un énorme problème. J'ai l'impression que rien ne m'intéresse. J'ai essayé d'y mettre de la bonne volonté, mais je n'arrive pas à me convaincre que quelque chose peut me plaire quand ce n'est pas le cas. Au niveau des écoles, de toute façon je crois que ça ne servirait à rien de viser trop haut : au vu de mes capacités de travail, je ne risque pas de réussir à préparer un concours. Ce n'est pas grave, l'idée d'aller à la fac ne me dérange pas, je crois même que ça me correspondrait mieux. Mais la fac de quoi ? Là encore, c'est la panique. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais fait une fac de psychologie parcourt philosophie. Ou à la rigueur une fac de philosophie. La musicologie m'aurait bien plu, aussi. Mais les débouchés sont tout de même assez limités et je n'ai pas envie de galérer toute ma vie pour trouver un emploi, je préfère favoriser la sécurité. Le problème, c'est qu'aucune autre fac ne m'intéresse vraiment. Je ne me vois pas du tout en fac d'économie par exemple. 

Comme vous pouvez le voir, entre cette incapacité à me mettre au travail (je me force mais c'est extrêmement difficile sans un minimum de motivation) et cette question insoluble de l'orientation (sans compter le permis qui me stresse lui aussi), c'est la panique totale. 

En fait, parfois, je me fatigue moi-même. Ma personnalité me fatigue. Mon manque de curiosité me fatigue. Mes rêves irréalisables me fatiguent. Tout me fatigue.