dimanche 23 novembre 2014

Si je n'étais pas allée en prépa...

... quand même, qu'est-ce que j'aurais loupé. 

Des amis, déjà. Des amis merveilleux avec qui nous partageons nos paniques pré-khôlles, nos désespoirs mathématiques, nos fous rires pendant les cours de maths. Des amies que j'adore, avec qui je compte garder le contact après la prépa, des personnes géniales. J'ai lu beaucoup de témoignages qui racontaient qu'en prépa on nouait des amitiés très fortes. De mon côté, c'est le cas. 

Une classe, géniale elle aussi. J'apprécie presque tout le monde et j'adore l'ambiance. C'est la meilleure classe que j'ai eue de toute ma scolarité, et ça fait plaisir de se sentir à sa place. On forme un groupe vraiment chouette. Cette ambiance-là va me manquer quand je ne serai plus en prépa. 

Les profs, aussi. Il y a trois catégories. Il y a ceux qui me laissent assez indifférente, ils peuvent parfois m'agacer mais au final, il n'y en a aucun que je n'aime pas. Il y a ceux que je trouve chouettes, aussi bien humainement qu'en tant que professeurs. Et puis il y a ceux qui sortent complètement du lot, ce genre de prof qui vous pousse à vous demander si c'est vraiment possible d'avoir des profs aussi géniaux. Ils sont très rares, j'en ai rencontré peu dans ma scolarité (même si, à côté, il y a beaucoup de profs que j'ai énormément appréciés). Comme on est sur internet, j'évite de donner trop détails sur ces "catégories de profs". J'évite globalement de trop parler des autres sur mon blog, même si c'est pour dire qu'ils sont géniaux, ça pourrait les déranger quand même, sait-on jamais. Mais c'est vraiment touchant de pouvoir tomber sur un prof de la troisième catégorie, celle des perles rares, celle qui peut véritablement, par un contact humain et intellectuel différent, original, avoir un impact positif pas seulement sur un élève, mais sur une personne. 

J'allais dire une culture, une méthode de travail, une curiosité, mais sur ces points-là, je me cherche encore. J'oublie assez rapidement ce que j'apprends. Mais l'hypokhâgne, et maintenant la khâgne, continuent à poser les bases de ce qui se développera plus rapidement après, quand mon cerveau sera un peu moins envahi d'informations et que j'aurai l'occasion de procéder à une sorte de restructuration. Je remarque souvent que je m'embrouille quand j'essaie de préparer une présentation, que ce soit une khôlle ou une dissertation. J'ai beaucoup d'idées, mais elles vont dans tous les sens, je n'arrive pas à les structurer et à leur donner un fil directeur. Je n'arrive pas à structurer mes pensées. Si on pose d'un côté l'esprit analytique, de l'autre l'esprit synthétique, je suis très clairement du côté de l'analytique. Le synthétique, c'est 0. Hier encore j'y pensais pendant mon DS de sciences politiques. J'avais des idées mais j'avais du mal à les rattacher au sujet, alors qu'une intuition me disait que je n'étais pas hors-sujet. Seulement je n'arrivais pas à structurer tout ce que je voulais dire et donner aux informations que j'avais en tête un ordre et une logique assez clairs pour expliquer pourquoi ça se rattachait au sujet. Je crois qu'en fait, j'ai parfois du mal à passer de l'intuition aux mots. Autre problème en DS : pendant que j'écris, ça me donne de nouvelles idées. Je me dis "il ne faudra pas que j'oublie de parler de ça" tout en ne voulant pas interrompre celle que je suis en train de développer. Au final, je m'y perds, et il n'y a plus de fil directeur, et ma dissertation n'est plus qu'une masse d'informations qui va dans tous les sens. C'est assez frustrant, parce que j'ai l'impression que je pourrais faire quelque chose de bien, si j'avais l'esprit un peu plus structuré. Ca provoque des difficultés à l'oral, où je commence à parler de quelque chose en finissant par me dire "bon alors, pourquoi je disais ça déjà ?". Je repense au sujet, j'essaie de créer un lien, mais je ne suis plus claire et je ne suis pas sûre que le prof puisse y comprendre quelque chose (ou alors il est très fort de mieux comprendre que moi ce que je suis en train de raconter). 

J'ai finalement eu 11,5 à ma khôlle d'SES, j'étais très déçue de ce que j'avais fait. J'ai respecté mon challenge qui y était d'y aller avec presque pas de notes, mais ce n'est pas pour ça que ça a amélioré ma présentation (je dirais même que c'était le contraire). Enfin, challenge respecté quand même. Cela dit, je me perdais dans les idées, même si au final ce n'est pas ça que mon prof a reproché à ma khôlle, il a dit que c'était un peu trop descriptif. Je vois ce qu'il aurait fallu que j'améliore, mais si c'était trop descriptif, c'était aussi parce qu'à l'oral j'avais perdu tous mes "liens" et que je disais des choses en ayant perdu mon fil directeur. Je retrouve toujours le même problème. J'ai l'impression, en fait, de n'être "douée" qu'à l'intérieur, en intuition, dans ma tête j'ai l'impression d'avoir plein d'idées trop cool à développer, et dès que ça sort de ma bouche ça perd tout son intérêt. C'est vraiment intriguant. J'y arriverais peut-être mieux si j'utilisais ces idées dans une conversation, où je pourrais les dire comme elles viennent, sans avoir besoin de leur donner un ordre. 

En attendant, ces derniers temps j'ai un peu de mal à avoir confiance en moi. L'image de moi-même s'est déjà assez fortement détériorée depuis que j'ai complètement laissé tomber les maths et que j'ai presque abandonné la littérature et l'histoire. J'ai honte, vis-à-vis de moi, et vis-à-vis des profs. Ensuite, ce problème de synthèse me pose problème parce qu'il n'y a aucun progrès. Et puis il y a ces moments, peut-être parce que je manque cruellement de connaissances de matière générale, ce qui m'empêche d'avoir une réflexion globale très élaborée, où je me sens complètement gogole. Et ce manque de confiance en moi est renforcé par mon fonctionnement : je fonctionne un peu à l'affectif, et j'ai une peur terrible de décevoir ces quelques profs que j'apprécie beaucoup. Et peur qu'ils finissent par se dire qu'ils s'étaient trompés sur moi et que non, je n'ai absolument pas ce potentiel qu'on m'a attribué.

Pendant que j'y pense, est-ce qu'il reste quelques lecteurs qui passent par ici ? 

samedi 15 novembre 2014

Le jour où je n'ai pas pu voir Amélie Nothomb

C'est fou de voir à quelle vitesse ma motivation évolue. Au milieu de la semaine, je me suis une nouvelle fois sentie complètement déprimée, à me demander pourquoi j'avais fait une khâgne, à  ne pas me sentir à ma place. Le lendemain, un sujet de khôlle a suffi à me rendre ma bonne humeur. Je passe avec mon prof d'SES la semaine prochaine et il a accepté de me donner un sujet spécial CELSA. Je travaille donc sur "Censure et autocensure dans les médias", j'aime beaucoup ce thème et j'espère (pour une fois !) très bien réussir ma khôlle. Je me suis fixé pour challenge de m'y rendre avec très, très, très peu de notes (moins que la longueur maximale exigée, un recto A4 écrit à la main).

Hier soir, j'étais donc encore de bonne humeur. Plus que ça : à la fin de la journée, j'allais me rendre à une séance dédicaces de Amélie Nothomb. Je n'ai lu qu'un seul livre d'elle. Mais un jour, pour Noël, j'ai reçu une lettre de sa part, qu'elle m'avait envoyée à la demande de mes parents. C'était une merveilleuse surprise et c'est l'événement qui m'a poussée à m'intéresser à elle. J'ai regardé des interviews et je l'ai trouvée réellement fascinante. Elle a une personnalité vraiment originale. C'est pour ça que quand j'ai vu, pendant les vacances, qu'elle viendrait faire une séance dédicaces dans une librairie proche de mon lycée, j'ai été enchantée. J'ai vécu jusqu'à maintenant avec cette pensée à l'esprit, cette joie de bientôt pouvoir la rencontrer. Et qui sait, peut-être accepterait-elle, comme l'avait fait Eric-Emmanuel Schmitt, de prendre une photo avec moi ? 

Toute joyeuse, je suis sortie des cours à 17h10. La séance dédicaces commençait à 17h, ce n'était donc pas très grave d'arriver un peu après, elle serait évidemment toujours là, puisqu'il y aurait sûrement beaucoup de monde. Naîve que j'étais ! Il n'y avait pas beaucoup de monde. Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde. J'ai rejoint la file de personnes qui attendait devant la porte. Après quelques minutes, un homme est venu nous voir et nous a annoncé qu'à l'intérieur il y avait déjà énormément de monde et qu'il y avait de fortes chances pour qu'on ne puisse pas rentrer et se faire dédicacer notre livre. Il a ajouté "vous pouvez continuer à attendre, mais vous attendez pour rien". Obstinée, comme beaucoup d'autres, j'ai décidé d'attendre, sans y croire mais sans pouvoir m'empêche d'espérer. La file n'avançait pas : plus personne ne rentrait. Après 1h15, on nous a annoncé qu'Amélie Nothomb était partie. Même ceux à l'intérieur n'ont pas pu tous se faire dédicacer leurs livres. 

Quelle déception, quelle déception, quelle déception ! Je ne l'avais même pas vu venir. Je n'avais pas une seule seconde imaginé que je pourrais me retrouver à venir pour rien, sans même pouvoir ne serait-ce que l'apercevoir. Je suis rentrée chez moi dépitée, mon désespoir était tel que j'ai acheté des frites à macdo et que j'ai mangé un peu n'importe quoi en rentrant. Je n'avais pas du tout envie de travailler. Je me suis installée devant le replay de la finale de Rising Star, et j'ai laissé cette triste soirée se terminer lentement. La journée avait pourtant bien commencé. 

Ce matin, la tristesse est venue accompagner mon réveil. Elle a fini par progressivement se dissiper. Je me suis rendu à mon DS de maths et j'ai eu l'occasion de beaucoup rire avec une amie qui avait aussi laissé tomber (plus ou moins) les maths. A 9h, une fille de ma classe a rendu sa copie, faisant rire toute la classe et la surveillante, bientôt suivie par un autre. A 9h30, c'était mon tour. A 10h, l'amie avec qui je riais l'a rendue aussi. Le plus drôle, dans cette histoire, reste la courte conversion que j'ai eue par sms avec mon père juste après le DS : 

Moi : coucou je sors de DS

Mon père : tu es restée longtemps ! 

Le DS était censé durer 4h. 

Ce moment me paraît déjà loin. Mon esprit est de nouveau envahi par ma déception (et mon absence totale d'envie de travailler). Je lis quelques pages du livre d'Amélie Nothomb que j'ai acheté  hier soir. Ce n'est pas tant l'histoire qui me plaît que le fait de pouvoir, à travers ces pages, avoir une sorte de contact avec l'auteur, ressentir ce qu'elle est. Je me réfugie dans l'histoire et j'essaie de m'oublier un peu. J'aimerais tant, parfois, pouvoir éteindre cette conscience que j'ai de mes pensées et de mes émotions, de ma vie, pouvoir les laisser se faire absorber par la fiction. J'ai l'impression que le monde de cet oubli particulier m'est fermé depuis longtemps. Alors j'essaie, j'essaie de le retrouver. 

mardi 11 novembre 2014

Orientation

Je tente le CELSA en le préparant même si je ne pense pas l'avoir. 

Je tente les IEP mais je ne les veux pas. Je vais les préparer quand même un minimum mais pas à fond et ça ne me fera ni chaud ni froid si je ne les ai pas. 

Je cherche donc un projet de secours. J'ai discuté avec mes parents ce week-end. On a convenu qu'il fallait vraiment que je fasse quelque chose qui me plaise sinon ça risquait de mal se passer (j'arrive de moins en moins à travailler quand je n'aime pas la matière). J'aimerais faire une licence de philosophie et bifurquer vers la communication après, par exemple faire un master de philosophie et ensuite compléter ma formation par un master 2 de communication. Je ne sais pas si c'est possible. Il faut que je me renseigne. Mais ça me plairait beaucoup d'étudier la philosophie. Vraiment. J'espère donc que ce sera possible. 

samedi 8 novembre 2014

En direct de la salle de DS

Cette semaine de la mort est enfin terminée. Joie, joie, joie. J'ai eu 12 à ma khôlle d'espagnol, ce qui m'a plutôt satisfaite. C'est le début de ma présentation qui m'a fait perdre des points parce que j'ai eu "du mal à mettre le moteur en route" et que j'hésitais beaucoup au départ, mais elle a dit que la suite était pas mal et que pour la réponse aux questions c'était bien parce que j'avais beaucoup de connaissances. Vous vous rendez compte ? Moi, beaucoup de connaissances ? C'est assez rare quand j'arrive à laisser penser que je connais plein plein de choses. J'avais lu quelques articles la veille, révisé quelques points de mon cours, et heureusement je m'en souvenais assez bien. Ce matin, c'était la catastrophe en histoire. J'avais la flemme de réviser, je déteste trop et je supporte de moins en moins devoir me pencher sur un cours d'histoire pur et dur. Donc, évidemment, je suis tombée sur un sujet que je ne maîtrisais pas, à propos de Vichy (je ne donne pas le sujet pour éviter d'être retrouvée si un de mes camarades se prend à le taper sur google) : depuis le début de l'année je n'ai dû lire qu'une fois mon cours et c'était il y a quelques semaines. Ce fut donc un massacre. Ma khôlle de maths hier a aussi été assez amusante. Dans mon trinôme nous sommes deux à avoir totalement laissé tomber les maths, donc le prof avait beau essayer désespérément de nous faire écrire quelque chose au tableau, on ne marquait que des bêtises. Il nous a crié dessus parce qu'on écrivait trop gros au tableau (il avait l'air de penser qu'on allait réussir à le remplir totalement, c'était assez mignon), il était vraiment en colère et moi j'étais à deux doigts de partir dans un grand fou rire tellement la situation était amusante. Ce matin, je me suis amusée, comme je l'avais déjà fait en terminale, à raconter ma vie à ma feuille de brouillon pendant mon DS. Je l'ai retapée pour que ce soit plus lisible. 

***

10h37 : j'ai réussi à résoudre le dilemme "rendre copie quasi blanche où les parties sont aussi courtes que l'intro et la conclusion" ou "faire du HS et balancer tout ce que je sais, sachant que ça tiendrait sur peu de pages supplémentaires" => je prends le HS. 

10h38 : j'ai rédigé la fin de ma premières sous-partie quasiment, je viens de terminer la 3ème page, un mélange de blabla hors-sujet et de blabla où je répète 10 fois les mêmes choses. 

10h39 : f-l-e-m-m-e. Vite que je finisse d'écrire mes bêtises, d'essayer de contourner le sujet en vain, et que je sorte, liberté où es-tu ? (ben tiens, en parlant de liberté, retournons à notre régime de Vichy...). 

10h44 : j'aime pas devoir me forcer à terminer une copie quand je sais que ce que j'écris est nul mais que je dois aller jusqu'au bout quand même pour ne pas aggraver encore mon cas. Voyez-vous, si je pouvais espérer viser 0,5 plutôt que 0,25, par exemple, je crois que ce ne serait pas négligeable. Après tout, ça doublerait ma note ! (eh oui en B/L on fait des maths). 

10h50 : pourquoi, en plein milieu de mon DS d'histoire, une image de guitare se dessine-t-elle dans mon esprit ? Pourquoi suis-je en train de penser au hamburger que je vais manger ce soir (et à la balance qui sera contente mwahaha), à ce que je vais regarder à la tv, plutôt qu'à mon DS d'histoire ? Tiens c'est curieux, mon esprit ne s'est visiblement pas soucié de se demander quel travail il allait faire ce week-end (gnéééé ? Du.... "travail" ?). Petit coquin de cerveau. 

10h11 : je passe mon temps à me dire (oui, après avoir pensé à la guitare, au hamburger (j'ai failli l'écrire au pluriel, voyez un peu comme mon inconscient passe son temps à rêver de nourriture), à la tv) que j'aimerais finir avant midi. Je rêvais de rendre ma copie à 11h. Mais je viens juste d'écrire l'introduction de ma deuxième partie (bon, je n'ai quand même que deux parties et je ne sais rien alors peut-être que le problème sera vite réglé en fin de compte). Bon, il est clair que raconter mon DS à une feuille rose (associée, par un malheureux hasard, à l'histoire et donc, par conséquent, associé au diable, aux enfers, au Tartare, et à toutes les souffrances insoutenables, terribles et éternelles qui en découlent) ne m'aidera pas à échapper plus rapidement au supplice d'être là, assise sur cette chaise, à regarder avec désespoir les autres trouver des choses à dire sur Vichy, à jeter aux alentours un regard vide et mort, à pleurer intérieurement de désespoir, à rêver de cordes, de fenêtres ouvertes ou de trains filant à toute allure sur moi pour abréger mes souffrances (oui, ces textes sont écrits par une psychopathe, si on en doutait jusqu'ici, aujourd'hui on en a la certitude), à observer avec une haine vengeresse le sujet d'histoire. Voilà, je crois que je n'ai plus rien à ajouter. Il est 10h20, et il est temps de m'enfuir aux toilettes pour fuir, l'espace de quelques minutes, l'ambiance Ô combien lugubre d'une salle accueillant vicieusement un DS d'histoire (Ô la traitresse...). 

10h25 : ma solitude est telle que j'ai cru entendre un bruit en allant aux toilettes et, en voyant une des deux portes fermée, j'ai espéré naïvement voir surgir un camarade hypokhâgneux aussi désespéré que moi (les pauvres sont en DS de maths) pour que nous puissions ensemble verser des torrents de larmes désespérées... 
... d'accord d'accord d'accord, je vais arrêter (... pour l'instant) de dialoguer avec ma feuille qui se refuse à me répondre, arrêter le pathos et reprendre cette "dissertation" d'histoire (avec tous les guillemets qui s'imposent). 

10h43 : olalala mes idées s'épuisent et je n'en suis qu'à la fin de la 6ème page. Je n'atteindrai peut-être même même pas les 8 visées. Khâgneuse et toujours pas capable de faire 8 pages en histoire. 

10h49 : j'hésite entre me casser la tête pour trouver un truc à dire, ou carrément écrire ma conclusion, dire "je m'en fooouuuus de toute façon, wesh" et m'enfuir immédiatement. Je suis à cours d'idées de blabla actuellement. Mais dans ma deuxième partie je n'ai même pas de deuxième sous-partie pour l'instant alors il vaut mieux que je me creuse la tête et que je trouve vite quelque chose (je dis vite parce que j'ai envie de partir, pas parce qu'il me manque du temps, of course). 
C'est ennuyeux de chercher des idées en histoire quand on ne sait rien. 

10h56 : "le fleur est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine"

11h03 : bon, je renonce à me casser la tête. De toute façon, je risque d'avoir entre 0 et 5, c'est même certain. D'ailleurs, je pense qu'on sera plus proche du 0 que du 5 et que le prof va me prendre pour une abrutie finie en lisant ma copie (et une inculte, ce qui, en histoire, est totalement vrai). Déjà qu'en cours quand il m'interroge je le regarde avec des grands yeux tandis que je souffle un "je sais pas" qui signifie concrètement "je m'en tape de l'histoire, j'aime pas, alors par pitié, ne m'interrogez plus jamais, n'insistez pas, et laissez-moi, je vous en conjure, recopier robotiquement mon cours, sans qu'il ne passe par une quelconque conscience de ce que vous êtes en train de me dire, et ne me demandez plus jamais de répondre à une question d'histoire parce que c'est peine perdue". 
C'est drôle, il n'a pas l'air de percevoir tout ça lorsque je souffle un "je sais pas" avec des yeux mi-vides mi-interrogatifs et une voix mi-gênée mi-blasée (selon une amie, on sent dans le ton de ma voix que je ne suis "pas stressée en cours d'histoire". J'avais pas eu l'impression d'adopter un ton trop détaché en lui répondant, c'est étrange). 

11h10 : bon, il est temps d'écrire ma conclusion je crois. Cette petite comédie (ou tragédie, je ne sais pas encore comment se terminera cette histoire) n'a que trop duré. 

11h13 : faire une dissertation sur un thème dont on a jamais lu le cours en entier, c'est quand même pas très drôle. J'ai l'impression qu'avec ça je n'aurais même pas une bonne note au brevet. 

11h18 : conclusion terminée. Je n'ose pas rendre ma copie, j'aime pas être la première à le faire. Mais bon, je n'ai pas très envie de rester là pendant 40 minutes encore donc je vais relire ma conclusion et prendre mon courage à deux mains (je ne sais même pas de quoi j'ai peur... probablement simplement de me faire remarquer) et rendre ma copie. 

11h24 : je crois que mon écriture sur ma copie est assez illisible pour quelqu'un d'autre que moi. 

11h25 : libérée, délivrée, les étoiles me tendent les bras... Libérée, délivrée, non je ne pleure pas... Me voilà, oui, je suis làààà... 

mardi 4 novembre 2014

Honte

Sur mon blog, le 25 mai 2013 : 

"Alors je le promets, si vous m'acceptez, vous ne serez pas déçus. Je ne gâcherai pas la chance que vous m'offrirez peut-être en m'accordant une place dans dans votre hypokhâgne, vous ne regretterez pas de m'avoir prise plutôt qu'un autre, parce que je ferai ce qu'il faut pour m'en montrer digne. Je n'ai jamais baissé les bras, et ce n'est pas en hypokhâgne que je le ferai.


Ma force, c'est ma détermination.

Ma force, c'est ma passion".

Aujourd'hui j'ai honte. 
J'ai honte d'avoir baissé les bras et de continuer à le faire. 
J'ai l'impression d'avoir tiré un trait sur la khâgne avant même de l'avoir terminée. J'ai l'impression de ne plus pouvoir travailler. Il y a des matières que je ne supporte plus et qui me bloquent pour le reste. Mes pensées sont mélangées, les informations s'emmêlent, tout disparaît, et l'intérêt se perd au milieu de tout ça. J'ai honte de gâcher cette année. La prépa, c'était mon rêve. J'ai vécu mon rêve en hypokhâgne. La khâgne est une catastrophe. Mes notes descendent de plus en plus bas, et le moral ne monte pas. Plus de motivation. J'essaie de me secouer parce que je déteste me plaindre tout le temps comme je le fais actuellement. Mais en vain. Une partie de moi à de la peine pour moi, pour cette impuissance, mais l'autre partie se déteste profondément pour ça.

Je pensais que l'idée de préparer un concours pour une école qui, cette fois, m'inspire vraiment, me motiverait. Au contraire, ça me stresse d'autant plus.

Les cours me paraissent presque tous interminables. Il y a quelques heureuses exceptions. Je passe toujours un très bon moment une semaine sur deux, pendant le cours de préparation aux oraux donné par mon prof de sciences sociales qui est de très loin le prof que je préfère (même si il y en a d'autres  que j'apprécie aussi, heureusement). Mais globalement, les journées sont longues, longues, longues.

J'ai l'impression d'attendre que ça passe, tout en stressant continuellement de mes futures khôlles et en étant profondément triste de la manière dont je vis les choses.

J'ai honte vis-à-vis des profs, et j'ai honte vis-à-vis de moi.